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est un feuilleton télévisé historique français en trois épisodes d'une durée totale de 4h20, qui a été réalisé par François Luciani, diffusé sur Arte en 2001 et édité aux formats vidéo la même année. Il est l'adaptation du roman éponyme de Henri de Turenne et Robert Soulé, tous deux grands reporters durant la guerre d'Algérie (1954-1962), qui a été publié en France en 2000. Les principaux acteurs sont Aladin Reibel et Olivier Sitruk avec la participation de François Cluzet et Vahina Giocante.

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L'Algérie des chimères est une saga historique, teintée de romantisme, se situant à mi-chemin entre le roman à clef et la docufiction. Elle narre la vie de deux héros avec pour trame de fond la conquête de l'Algérie et sa colonisation, au nom de la France, depuis 1837 (peu avant le traité de Tafna) jusqu'au décret Crémieux de 1870. Il s'agit du deuxième projet français de ce type après le feuilleton télévisé adapté du roman de Jules Roy, Les chevaux du soleil, qui a été diffusé dans les années 1980.
L'intrigue débute en 1871, à Paris, avec l'entrée en scène de Camille Bruyère (Quentin Ogier), journaliste à L'Illustration, venu solliciter une entrevue avec Odilon Hubert (Aladin Reibel), premier député d'Alger. Ce-dernier entame alors une longue narration mise en scène sous la forme d'un flashback qui débute avec son arrivée en Oranie en 1837, en compagnie d'Hélie Toussaint (Olivier Sitruk), et qui s'achève à Alger en 1870. Un bref retour en arrière jusqu'en 1836, à Paris, est aussi effectué. Hubert débute son long récit par ces paroles:
« C'est une histoire de violence et de sang, à la Shakespeare. [...] il s'agit d'un autre pays, jeune homme, d'un autre monde, d'une autre terre où tout est exagéré. [...] il s'agit d'autres religions, d'autres peuples. Il s'agit des Arabes, ces musulmans, ces guerriers fanatiques qui n'aiment que les chevaux et les armes. Et comment voulez-vous expliquer à vos lecteurs cette nouvelle race de colons français? Ce mélange fabuleusement exotique fabriqué avec des Corses, des Rouerguats, des Ariégois, des Espagnols, des Juifs, des Maltais... »

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La série est tournée en France et au Maroc (l'Algérie étant à l'époque plongée dans la guerre civile) et mêle personnes et faits historiques à des personnages et intrigues romanesques. Ainsi, de nombreuses personnalités militaires de l'époque sont présentes, telles que les généraux Bugeaud, Lamoricière, Fleury, Youssouf, Randon, Pélissier et également le duc d'Aumale, l'empereur Napoléon III, l'émir Abd el-Kader et le marabout Sidi Yacoub. Des célébrités civiles de la confrérie saint-simonienne sont présentes, telles que le Père Enfantin, Ferdinand de Lesseps, les frères Pereire ou encore Paulin Talabot. Il est aussi question du comte de Saint-Simon, du roi Louis-Philippe Ier, de l'illusionnisteRobert-Houdin, d'Adolphe Crémieux, de Maximilien d'Autriche, de Léon Gambetta et de Giuseppe Garibaldi.
De grands évènement historiques sont présentés ou évoqués à l'écran, entre autres, la création des bureaux arabes en 1833, l'épidémie de choléra de 1834, le passage des Portes de Fer en 1839, la bataille du col de Mouzaïa en 1840, le massacre des colons de la mitidja par les Hadjoutes en 1842, la carte minéralogique de l'Algérie par le saint-simonien Henri Fournel en 1842, la prise de la smala d'Abd el-Kader en 1843, la bataille d’Isly en 1844, la bataille de Sidi-Brahim en 1845, la soumission d'Abd el-Kader en 1847, la déportation en Algérie des révolutionnaires de 1848, l'abolition de l'esclavage en 1848, la campagne d'Italie de 1859, l'invitation de grands chefs arabes aux fêtes du Château de Compiègne en 1861, l'inauguration de la ligne de chemin de fer Alger-Blida en 1862, l'intervention française au Mexique en 1864, la visite officielle de l'empereur en Algérie en 1865, la grande famine de 1867 et la proclamation de la Troisième République en 1870. Il est également fait allusion à la campagne de France de 1814 avec l'entrée des cosaques dans Paris.
Les scènes se déroulent en différents lieux, intérieurs comme extérieurs, mais principalement à Aïn Témouchent, Oran, Alger, Paris, Mascara, le désert du sahara et la plaine de la mitidja. Les différentes communautés sont présentes en costumes d'époque, noblesse et bourgeoisie parisienne, militaires français (chasseurs d'Afrique, zouaves, spahis),colons européens, cavaliers d'Abd el-Kader, tribu des Zouetna, tribu des Hadjoutes, tribu des Béni-Snassen, tribu des Ouled Naïls, Arabes, Kabyles, Noirs et Juifs d'Algérie.
De fait, au fil des chapitres, Odilon Hubert et Hélie Toussaint qui au départ partageaient une cause commune reposant sur les préceptes saint-simoniens et visant à « marier l'Orient et l'Occident » par l'entremise du Progrès (les « chimères » du titre), vont vivre des expériences radicalement différentes et au final vont s'opposer. Suivant le mythe fondateur des frères ennemis, l'un devient partisan de l'Algérie française tandis que l'autre devient celui de l'Algérie algérienne. Au final, les aspirations d'Odilon Hubert triomphent et magnanime, il offre un sauf-conduit à son adversaire vaincu et pourchassé.

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I. Le Médecin de l’Émir


Outre le prologue se déroulant à Paris en 1871, et le flashback à Ménilmontant en 1836, le premier épisode couvre la période du règne de Louis-Philippe Ier de l'année 1837 aux prémices de la révolution de 1848.
En 1837, suite au traité de Tafna, le médecin-major polytechnicien et saint-simonien, Odilon Hubert (Aladin Reibel) arrivé quelques mois auparavant à Oran, est nommé auprès de l'émir Abd-el-Kader (Ahmed Sagui) par le colonel Lamoricière (François-Régis Marchasson). Abd-el-Kader a négocié avec le général Bugeaud (Jean-Pierre Bagot) l'envoi d'un médecin pour soigner sa mère Zhora (Fatima Cheguer) qui est gravement malade.

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II. La Fiancée de la Mort


Outre le résumé du précédent, le second épisode débute après la révolution de 1848 à Oran, ainsi que le coup d'État du 2 décembre 1851 à Paris et couvre le règne de Napoléon III depuis 1852 jusqu'à la demande d'aman d'Hadj Hamou (Lilah Dadi), ancien lieutenant d'Abd el-Kader et le successeur à la tête de son ex-khalifat, au général Randon (Christian Bouillette) en 1853.
Officier républicain et « pro-Arabe », Odilon Hubert a été chassé de l'armée suite au renversement de la Deuxième République et à la prise de pouvoir par Louis-Napoléon Bonaparte en décembre 1851. L'ancien médecin militaire, âgé maintenant de 37 ans, se reconverti comme colon dans la plaine de la mitidja, un ancien marécage, surnommée par les Arabes « la fiancée de la mort » en raison de son caractère inhospitalier et périlleux. Il vit dans la "Ferme Hubert" avec sa femme Leïla (34 ans) et leurs deux enfants Émile (12 ans) et Jeanne (11 ans).

 

 

III. Le Royaume Arabe


Outre le résumé des deux précédents, le troisième épisode débute en 1860 à Mascara, et couvre la fin du règne de Napoléon III jusqu'à la chute du Second Empire, la proclamation de la Troisième République et l'adoption du décret Crémieuxen 1870. Il se termine avec un épilogue à Paris en 1871.
L'officier interprète Hélie Toussaint (Olivier Sitruk), confrère saint-simonien d'Odilon Hubert, un arabophile converti à l'islam est par ailleurs devenu un courtisan influent de Napoléon III. Il tente de persuader l'empereur de faire de l'Algérie, territoire militaire, un royaume arabe vassal de la France, sur le modèle britannique du dominion, et se faisant, Toussaint s'attire les foudres du gouverneur général de l'Algérie, de l'armée d'occupation, des colons européens et des israélitesqui, eux, aspirent à faire de l'Algérie une province française.
 

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